jeudi 15 décembre 2011

Faulkner quand tu me tiens (par la barbichette)


Merci à celui que je nomme "nez de toboggan": "Merci à toi Nez de toboggan, toi qui a cité cet écrivain, toi qui sans le savoir a contribué à mon élévation culturelle" 
Oui, oui, c'est pompeux. 

Second roman de William Faulkner que je suis entrain de lire, celui qui a fait son succès, celui qui n'avait été écrit que pour de l'argent, celui qui raconte un fait divers atroce. Pourtant à 2h29 am, je ne peux que m'extasier devant ce bouquin que je n'ai pas fini d'ailleurs et que je ne souhaite pas finir. L'art de savourer : lire et relire ce qu'on a déjà lu et relu. Passer du chapitre XIII au chapitre XVI puis revenir au chapitre X. Je sais ce que vous pensez : totalement chelou. Je conçois. 

J'aimerai déjà écrire sur Sanctuaire mais lecture du livre non achevée. Qui sait ce que me réserve la deuxième partie de ce bouquin...et puis il n'y a pas que Faulkner dans la vie. 
Moi qui voulais vous parler de l'expo Jean Paul Goude, ou encore des deux autres livres que j'ai lu récemment, de la semaine du poisson que j'ai auto décrété, de musique, de chez Sophinette une super bonne sandwicherie dans le 17e, du film A Dangerous Method ou de Shame, du père noel, de mon inscription au permis... je ne pense que Faulkner, respire Faulkner, mange Faulkner, bois et fume Faulkner. Que vais-je devenir ? ... mystère ...



mardi 29 novembre 2011

Le Bruit et La Fureur : pas facile, pas facile, le Will...


Un jour, je me suis lancée, pleine de bonne volonté et j'ai dit : "Vas-y tu peux le faire, tu dois le faire, c'est un classique, il le faut !" Alors, j'ai pris l'objet : "Wouah c'est quand même un sacré pavé ! Et puis c'est lourd..."
Mais même face à cet obstacle titanesque, je n'ai pas reculé : j'ai acheté, j'ai ouvert, j'ai lu. 
Un autre jour, j'ai dit plein d'entrain : "Ouais en ce moment je lis Moby Dick, c'est super comme bouquin, philosophie, voyage, découverte, océan, baleine, harpon, dépeçage...j'ADOOORE !"
Un autre autre jour, quelqu'un qui avait entendu ce que j'avais dit, a dit : "Hey, salut Melville !" Et moi j'ai répondu : "Hey, salut Faulkner !"
Puis un autre autre autre jour, j'ai lâchement abandonné Melville parce que je mentais, je n'adore pas, et je suis devenue Faulkner. Le Bruit et La Fureur, ça avait l'air quand même plus prenant pour un cerveau antidescriptionsuperlonguesurlesdifférentescordesutiliséespourlachasseàlabaleine.
Des semaines passent et après avoir fini le livre, aujourd'hui je dis : "Retentissante découverte ! Une manière de raconter que je n'avais jamais lu, un grand bazar que je recommande !"
J'appelle un ami, 16h rendez-vous, on va prendre un verre. 16h37. Dans la discussion je place Faulkner. Il me dit : "Jamais lu, ça parle de quoi ?". Je lui résume ce qui est impossible à résumer et il me dit : "Quoi ? Mais je comprends rien ! C'est quoi le truc que t'as kiffé en gros ?". Alors là je me dis : "Pressssion...Concentre toi petite, il veut savoir ? Bah tu vas lui faire savoir !". Je prends une grande gorgée de coca, je m'allume une clope, tire une taffe, le fixe droit dans les yeux, et de la manière la plus sérieuse je lui déballe ceci (Attention, c'est assez impressionnant) : "COMPLEXE et DESORDONNE, voilà comment je qualifierais ce bouquin. C'est un véritable tourbillon de pensées où s'entremêlent flash-back, digressions et toutes sortes de choses qui ne facilitent pas sa lecture mais qui en font toute sa beauté. Une fois on pénètre dans l'esprit d'un attardé mental, une autre fois dans celui d'un suicidaire et une dernière fois dans celui d'un haineux. Ces trois âmes sont tourmentées. Toutes issues de la même famille, elles dévoilent par bribes de souvenirs et débris de réminiscences, les profondeurs de leurs esprits agités. Et William Faulkner nous les rapportent comme telles, à l'état brut, confuse et chaotique". Sûre de mon effet de meuf super intelligente et super sensible, je rajoute : "Nan vraiment ! Tu devrais le lire...et puis en plus toi qui aimes te perdre dans les mots et dans les signes...bref lis-le, tu ne le regretteras pas !". Alors lui aussi il s'allume une clope, continue de me fixer d'un air que j'interprète comme méditatif et il finit par me répondre : "mouais...bof...jsais pas...sinon tu bouges ce week-end ?"